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les le roi à cette heure-ci ? Non ? eh bien ! moi aussi je suis un roi ».

Au matin, le roi sort et s’asseoit devant sa porte. Ballah se réveille à huit heures : Koumba est effrayée. Les vêtements du fama, ses harnais, ses armes, se trouvaient dans la chambre de Koumba. Ballah se réveille, demande de l’eau pour se laver la figure. Il se lave, boit du lait. La femme lui dit : « Passe la journée ici, ou bien on te tuera » « Ça ne te regarde pas », dit Ballah. Il prend le pantalon du roi, malgré les cris de Koumba, des boubous, un turban et s’habille : il prend aussi des bottes, le sabre, le fusil du roi, et une selle. Il sort de la case et crie : « Pourquoi n’a-t-on pas sellé mon cheval ? » Les serviteurs ont peur, croyant que c’est le roi qui leur parle, ils sellent le cheval et il monte dessus. Il va jusqu’à la porte : les griots jouaient et chantaient : le cheval passe à côté du roi, Ballah lui dit bonjour et il répond : « Bonjour ! Mais qu’est-ce que cela ? Un homme sort de ma demeure, avec un de mes chevaux, mes vêtements, mes armes ? » Il ordonne aux gardes de le saisir et le tuer derrière le village. On le fait descendre de cheval, et on l’emmène, mais Ballah dit :