Page:Zaccone - Éric le mendiant - Un clan breton, 1853 .djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.


III


En sortant de Saint-Jean-du-Doigt, deux chemins conduisent au château de Kerhor, habitation d’été de la mère d’Octave : l’un a été établi à grands frais pour les voitures ; l’autre s’est trouvé tout naturellement tracé par les piétons.

En quittant le presbytère, Tanneguy se mit à gravir le petit sentier rocailleux qui suit les sinuosités capricieuses de la côte jusqu’au château.

Il était profondément agité.

Son bâton s’appuyait, avec un bruit sec, sur les pointes vives du roc, et sa main en serrait rudement de temps à autre la poignée. À mesure que l’on s’éloigne de Saint-Jean-du-Doigt, l’aspect du sol devient monotone, âpre et nu ; la végétation luxuriante de l’intérieur des terres disparaît ; on n’aperçoit plus çà et là, que quelques pousses souffreteuses qui essayent de végéter sur les flancs inféconds du roc, ou encore quelques prairies arides, où