Page:Zéliqzon - Dictionnaire des patois romans de la Moselle, œuvre complète, 1924.djvu/655

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SAU
SAV
— 613 —

là où habitait une fille à marier. Cette coutume s’appelait Dequerer. Le lendemain, ils avaient une joie malicieuse à voir les propriétaires des maisons pester contre les méchants garnements ; et, comme il arrivait qu’entre voisins on s’accusait de vouloir accaparer une partie du fumier de l’autre, il en résultait parfois des scènes tapageuses.

Pendant la même nuit, dans certains villages de la Seille, les garçons décrochaient les volets des fenêtres pour les porter au loin ou les remplacer par d’autres qu’ils avaient enlevés ailleurs. C’était pour les maîtres de maison, le lendemain, une besogne peu agréable que d’aller à la recherche de leur bien.

Enfin, les jeunes gens faisaient, avec des coquilles d’œuf entières attachées ensemble au moyen de rubans, une sorte de guirlande qu’ils pendaient au puits où les jeunes filles venaient puiser l’eau de la nouvelle année, considérée comme un préservatif contre les maladies des hommes et des bêtes.

Sauvḗje [sōvēs̆.. M, I, P, N, sāvēs̆-sāᵒvēs̆ S, sāvēs̆ V], adj. — Sauvage. Lés ~ de Pèvanje, (sobriquet des habitants du village).

Sauver (so) [sōvēⁱ.. M, I, P, N, sāvę-sāᵒvę.. S, sāvę V], v. pron. — Se sauver ; échapper.

Sauvu [sōvü M, I, P, N, sāvœ-sāᵒvœ̨.. S, sāvē V], s. m. — Trou d’eau derrière la maison, dans les prés ; trou plein d’eau où l’on met rouir le chanvre, le lin ; étang, réservoir à poissons ; trou d’eau, le plus souvent alimenté par une source qui se trouve au fond. Jé vons qwéri l’āwe dons ~, nous allons chercher l’eau dans le s. V. Ç’at ca i vahh de d’sus l’ ~, c’est encore un vert (?) de dessus le S. (c’est un soi-disant malin).

Sāve [sǟf M, I, P, N, sāp F, V, sāp-sāᵒp S], s. m. — Sable ; gravier fin. Rache de ~, roche (pierre) de sable.

Sāvé, voir Sauvu.

Sāvè, voir Sauver.

Sāvḗje, voir Sauvḗje.

Sāvejon [sāvjõ S], s. m. — Sauvageon. Voir Chaujon.

Sāvejoni [sāvjǫni.. S], s. m. — Pommier sauvage. Voir Chaujon.

Savetaⁱ [saftaⁱ F], v. tr. — Gâter un ouvrage. Voir Sèveter.

Sāveu, voir Sauvu.

Savgnon [savñõ-sawñõ-sǫwñõ M, sœ̄ñõ-sūñõ I, P, sēñõ-sœ̄ñõ F, savñõ N, sāvjõ-savñõ-sēñõ-sœ̄ñõ-sęyi-sęyü S, sęye-sęyœ̄-sęyi V], s. m. — Sureau. Quand’ lo ~ fiar, lo r’hîn fiar ansane, quand le s. fleurit, le raisin fleurit ensemble (aussi). — Von dés fious d’ sèyi, on fèt în bon r’mḗde pou lè pirḗsīe, avec la fleur de s., on fait un bon remède pour la pleurésie. Lés-ofants fèyont dés potārds ovon lo sèyi, les enfants font des pétards avec le s. V.

Sawgnon, voir Savgnon.

Sāvjon, voir Savgnon.

Savlon (lo) [savlõ M], n. pr. — Le Sablon, vill. près de Metz.

Savloni [savlǫni M], s. m. — Habitant du Sablon.

Savlonīre [savlǫnīr M], s. f. — Sablonnière.

Savon [savõ M, N, S, sǫvõ I, P, V], s. m. — Savon.

Saw [saw-sǫw M], adj. — Saoul. J’ īrans n’ couchè èt dremîn tot nat ~, nous irons nous coucher et dormir tout notre s. C. H., VI, 288.

Sawer, Sawḗr’ [sawēⁱ-sǫwēⁱ M, sǫwę I, sǫwēr P, F, sawœ̨-sawǫ-sēr N, sawēr-sawęr-sawę S, sǫwor V], v. tr. — 1o  Savoir. ~ s’ couhieu èt pāler èt s’ piat mèrite, s. se taire et parler a son petit mérite. Lo byin n’at byin qu’austant qu’an sḗvent an fāre usḗje,