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Walter et sa femme, sans avoir un plan arrêté, avaient eu dessein d’aller à Venise ; mais ils renoncèrent volontiers à ce projet, pour se conformer à celui de Philippe, qui était de longer la côte orientale du lac de Côme, puis de traverser le Stelvio pour entrer dans le Tyrol, et de se rendre tous ensemble à Botzen, d’où Philippe gagnerait le Midi, à travers des chemins de montagne, pendant que ses cousins s’en retourneraient chez eux en passant par Inspruck.

Amable était enchantée de demeurer un peu plus longtemps sur les rives du lac où avait vécu Lucia ; et, quoique au fond de son cœur la présence d’un tiers ne lui fût pas très agréable, elle était heureuse de voir combien les manières de Walter avaient adouci l’injustice de Philippe et dit, le soir, à son mari qu’elle était charmée que l’expérience eût si bien réussi.

Elle était occupée à préparer le déjeuner du lendemain matin, quand le capitaine entra dans la chambre ; elle lui dit que Walter était allé préparer leurs plans avec Arnaud. Philippe, après avoir regardé un moment par la fenêtre, se tourna et lui dit soudainement :

— Croyez-vous qu’on ait quelque sujet d’être inquiet de Laura ?

— Non, certainement, répondit Amy avec quelque surprise. Elle ne paraissait pas très bien dernièrement, mais le docteur Mayerne nous rassure et ne voit rien là qui doive nous inquiéter.

— N’a-t-elle pas perdu ses forces ? Peut-elle s’occuper comme de coutume ?