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menta sont, les uns à Varenna, les autres avec Arnaud, à l’hôtel.

— Ainsi Arnaud est avec vous ?

— Oui, et Anne aussi, dit Amy.

Sa femme de chambre était une jeune personne de Stylehurst, qui avait servi longtemps chez madame Edmonstone.

— Elle trouvait d’abord qu’Arnaud était un si beau monsieur, qu’elle osait à peine lui parler ; sa politesse même le gênait. Mais à présent elle est sa protégée, et il l’a menée dîner chez sa sœur. Elle me dit qu’il veut lui faire admirer le pays ; mais elle trouve qu’il y a trop de neige.

— Stylehurst devrait l’avoir mieux préparée aux montagnes, dit Philippe.

Ils furent bientôt à l’aise ensemble. Amy paraissait si heureuse que Philippe ne pût soupçonner Walter de ne pas se conduire très bien avec elle ! Mais on était encore dans la lune de miel ; il faudrait voir plus tard. Walter se montrait d’une humeur charmante, il est vrai ; mais il n’y a pas un grand mérite à cela, quand on est parfaitement heureux. Une petite circonstance froissait le capitaine plus qu’il ne le croyait lui-même. On l’avait jusqu’alors considéré comme l’égal de Walter, peut-être même comme son supérieur, par son âge et son caractère. Maintenant M. Walter Morville, marié et chef de famille, était quelque chose de plus que son cousin, qui n’était qu’un jeune homme et son hôte. Philippe se croyait bien au-dessus de la jalousie ; et quand il en éprouvait,