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rais heureuse un jour de vous appeler mon fils, et elle lui donna un baiser maternel.

— Je voudrais pouvoir vous dire la moitié de ce que j’éprouve ! Arrivé ici comme un étranger, j’y ai trouvé une famille.

— Vous nous avez aussi procuré bien des jours heureux ; vous avez fait surtout beaucoup de bien à mon pauvre Charles. Puissiez-vous, cher Walter, trouver à votre tour du bonheur chez vous.

— Comment cela ne serait-il pas avec elle ?

— Il n’est pas nécessaire que je vous la recommande, dit en souriant madame Edmonstone ; mais j’éprouve aujourd’hui un peu de ce que j’éprouvai, la première fois que je la laissai sortir seule avec Laura.

Laura entra dans ce moment. Elle ne pouvait que pleurer quand elle était seule avec Amy, et venait se réfugier dans le boudoir pour ne pas l’affliger. Mais elle souffrait plus encore à rencontrer Walter. Elle sentait qu’elle aurait dû lui dire des paroles amicales et ne pouvait. Il parla le premier.

— Laura, tâchez de vous remettre à présent que tout est fini. N’étudiez pas trop les mathématiques et ne vous fatiguez pas.

Laura sourit tristement.

— Voulez-vous me faire un plaisir, Laura ? Faites-moi un de vos jolis dessins… l’intérieur de l’église. Est-ce trop demander ?

— Oh non ! Je le ferai avec plaisir !

— Mais seulement quand cela vous plaira, et tout à votre aise. Ce sera pour moi une preuve que vous