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— Je l’espère, dit Walter. Le moment où nous vous conterons nos aventures sera le plus beau du voyage.

— Vous êtes bien généreux, répondit Charles. Et ils retombèrent dans le silence.

— Voici du monde, s’écria Walter entendant une voiture dans l’avenue. Voulez-vous rentrer, Charles ?

— Oui, s’il vous plaît.

Walter s’appuyant sur le dos du fauteuil le poussa vers la maison, et dit à Charles d’une voix émue :

— Charles, nous ne savons ni le lieu ni le moment où nous nous reverrons, c’est pourquoi je veux vous remercier de toute l’amitié, de toute la sympathie que vous m’avez témoignée.

Charles, sans se retourner, répondit :

— C’est moi qui suis votre débiteur ; car, en retour de tous les services que vous m’avez rendus, vous n’avez eu de moi que des exigences et de la mauvaise humeur. Mais, Walter, je sens ce que je vous dois. Vous avez fait de moi un homme nouveau, au lieu du pauvre misérable que j’étais, riant de mes maux pour me persuader que je ne les sentais pas. N’êtes-vous pas fier de votre œuvre ?

— Comme, si j’y étais pour quelque chose !

— Certainement. D’ailleurs, ne m’avez-vous pas rendu mille services, dans le temps où je n’avais pas, comme à présent, le droit de les attendre ? ajouta-t-il en souriant et en regardant Amy. Quand vous reviendrez, c’est alors que je vous traiterai en frère !

Cette conversation les retarda un peu, et ils n’arri-