Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 47 —

hait, répondit Walter. Dans tous les cas, nous jouirons du voyage.

— Cela va sans dire.

— Et de crainte que nous ne nous laissions entraîner à oublier notre devoir de revenir chez nous, fixons une époque pour être à Redclyffe.

— N’avez-vous pas dit que le château serait prêt à la Saint-Michel ?

— Les ouvriers me l’ont promis ; ainsi, chère Amable, autant que cela dépendra de nous, nous serons chez nous à la Saint-Michel.

Tous étaient surpris de voir approcher le moment du mariage. Charles l’appréhendait, car la perte d’Amy était plus importante pour lui que pour tous les autres. Qui remplacerait sa fidèle petite compagne ? Il avait plus de temps que sa mère et Laura pour se livrer à ses tristes réflexions, lui, incapable de prendre part à l’agitation générale.

Charles et Walter étaient l’un pour l’autre d’une politesse exemplaire. Tous deux tâchaient de ne pas s’emparer d’Amy exclusivement ; et ceux qui avaient connu Charles trois ans auparavant, dans le temps où il était si égoïste, étaient surpris de voir avec quel soin il cachait le chagrin qu’il éprouvait à se séparer de sa sœur, afin de n’affliger personne. Il ne pouvait se montrer aussi gai que de coutume ; mais il était encore amusant, et parvenait à faire rire ses alentours, excepté quand il était seul avec Amy, ou quand il l’entendait charger ses sœurs des divers petits services qu’elle avait eu l’habitude de lui rendre.