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un tel dévouement, que sa maman était bien aise qu’elle fût encore trop jeune pour s’en apercevoir, car cela aurait pu lui tourner la tête.

Ils passèrent encore la nuit à Londres, et, le lendemain matin, Philippe conduisit Charles en voiture dans quelques endroits dont il avait souvent ouï parler, et qu’il fut charmé de voir. Le soir, ils arrivèrent heureusement à Hollywell, où toute la famille se trouva de nouveau réunie autour du sofa de Charles, dans une confusion de salutations et d’embrassements.

Madame Edmonstone pouvait à peine en croire ses yeux, de voir combien Charles était mieux portant et plus actif. Amable aussi, quoiqu’elle fût toujours pâle, avait repris un air de vie, qui ne ressemblait pas du tout à l’abattement qu’elle avait peu de temps auparavant.

Tout le monde paraissait heureux, excepté Laura. Elle avait un air triste que rien ne pouvait dissiper, pas même la présence de Philippe. On aurait dit qu’elle craignait de lui parler, et elle garda le silence presque toute la soirée. Charlotte avait pris l’ancienne place d’Amy au bout du sofa de Charles, écoutant ce que son frère lui contait de Redclyffe, ou lui parlant de son séjour en Irlande. Madame Edmonstone et Amy, assises sur l’ottomane, leurs têtes rapprochées l’une de l’autre, causaient à voix basse ; M. Edmonstone entrait et sortait, allait d’un groupe à l’autre pour dire ou écouter des nouvelles, interrompant les conversations commencées. Alors madame Ed-