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gués, on se retira d’abord après le thé ; et Amable, effrayée de la hauteur du grand escalier de chêne poli, fit promettre à Charles de ne pas essayer de le descendre sans le secours d’Arnaud.

Le lendemain matin, un peu après neuf heures, elle entra dans le petit salon, où elle trouva le déjeûner prêt et Charles écrivant une lettre.

— Comment êtes-vous ? dit-il en l’embrassant.

— Très bien, merci, et vous ?

— J’ai dormi à merveille.

— Et moi, pas mal, et ma fille a été très sage. Avez-vous entendu parler de Philippe ce matin ?

— Bolton dit qu’il est un peu mieux et qu’il se lève.

— Y a-t-il longtemps que vous êtes descendu ?

— Oui, j’avais dit à Arnaud de m’amener Markham dès qu’il pourrait, et j’ai eu une longue conférence avec lui et Bolton, afin de pouvoir exposer le cas au docteur Mayerne.

— Et qu’en pensez-vous donc ?

— Je crois que nous sommes arrivés au bon moment ; il s’était trop fatigué à Londres, et son séjour à Redclyffe l’a achevé. Il a voulu d’abord s’occuper d’affaires ; mais il a dû bientôt y renoncer, et voilà quinze jours qu’il passe son temps couché dans la bibliothèque et livré aux plus sombres pensées.

— Pauvre Philippe, dit Amy les larmes aux yeux. Mais pourquoi n’a-t-il pas voulu voir monsieur Ashford, qui aurait pu lui faire du bien.

— D’après Bolton, dit Charles en baissant la voix,