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mais Laura comprit la vanité de ses craintes ; il l’aimait toujours. Elle sentit dans son cœur un de ces mouvements de joie extrême, comme elle en avait éprouvé déjà deux fois auparavant ; mais il ne dura qu’un instant : elle se rappela bientôt l’état de Philippe. Du moins elle avait enfin le droit de le soigner ; elle en profita pour le faire coucher sur le canapé et soutenir sa tête avec des coussins. Il était trop malade pour parler, et la laissa faire, se reposant sur la pensée qu’elle était à lui, et tenant sa main dans les siennes. Elle la retira quand ses parents entrèrent, mais elle demeura auprès de lui inquiète, agitée, jusqu’au moment où elle alla souhaiter une bonne nuit à sa sœur. Amable était déjà au lit ; elle lui tendit la main, avec un doux regard rempli d’affection et de sympathie.

— Vous n’avez plus besoin, dit-elle, qu’on vous assure que tout va bien maintenant ?

— Ces maux de tête si inquiétants ! répondit Laura.

— Ils se dissiperont maintenant que son esprit est en repos.

— Je le souhaite !

— Et vous savez qu’il vous faut être heureuse demain, à cause de votre filleule !

Madame Edmonstone entra, et pria Laura de se retirer afin qu’Amy pût s’endormir. Elle obéit et se sentit plus capable de prier, d’espérer et même de prendre du repos, qu’elle ne l’avait cru en quittant le salon.

— Pauvre Laura ! dit madame Edmonstone. Je suis bien aise pour elle que les choses soient arrangées,