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pas été à East-Hill depuis… depuis le mois de mai.

— Dieu soit loué ! dit Philippe.

— Elle est si heureuse avec son enfant ! Vous savez comme on l’appellera ?

— Oui, elle me l’a écrit.

— Sans doute pour ne pas vous le dire. Mary sera le nom pour tout le monde ; Verena, pour nous seuls.

Philippe demeura un moment absorbé dans ses pensées ; puis il dit brusquement :

— Quand nous nous sommes séparés, vous m’avez dit que mon cœur était rempli de malice. Vous aviez raison !

— Touchez-moi la main, dit Charles !

Ils gardèrent le silence jusqu’au moment où Charles se leva, en disant qu’il était temps d’aller s’habiller pour le dîner. Philippe voulait le soutenir.

— Non, merci, je n’ai plus besoin que de mes béquilles à présent ! et je tiens à vous montrer ce que je peux faire.

Charles était en effet plus fort qu’autrefois ; mais il craignait surtout de fatiguer Philippe. Il fit même pour lui ce qu’il n’avait jamais pour personne. Il l’accompagna jusqu’à sa chambre, à l’autre bout du passage, et plus loin que sa propre porte, pour s’assurer qu’il ne lui manquait rien.

Pendant ce temps, le reste de la famille rentra, et Charles dut encore aller dans le cabinet de toilette, pour essayer de décider son père à parler dès ce soir même à Philippe du sujet qui l’intéressait tant. Le pauvre