qu’il écrive une lettre modérée. D’ailleurs Philippe sait ce que valent les lettres de mon père.
— J’ai peur que, dans un moment d’irritation, il n’écrive des choses qu’il regretterait plus tard. Il y a du vrai dans cette lettre.
— Il y en aura plus encore dans la réponse, vous verrez.
— Non, je ne le verrai pas. Cela regarde M. Edmonstone, et je ne veux pas m’en mêler.
— Voilà justement ce que l’individu en question ne dirait pas.
— Voulez-vous me faire un plaisir, Charles ?
— Oui, pourvu qu’il ne s’agisse pas de taire ce que je pense du capitaine.
— Malheureusement, c’est ce que je voulais vous demander. Tâchez qu’on ne lui réponde que demain ; cela donnera le temps de revoir sa lettre sans fâcheuses préventions.
— Toute la bonne volonté du monde ne m’empêchera pas de voir qu’il est fâché que nous ne soyons plus les jouets de sa malveillance. Que pensez-vous donc de ces délicates insinuations sur votre compte ?
— J’essaye de les oublier, répondit Walter. Il ne connaît pas mon oncle.
— Je suis bien aise de voir que vous ne le défendez pas sur ce point. Mais je vous empêche d’aller vers Amy. Ne vous inquiétez de rien, j’attendrai mon père… Oh ! il est déjà loin ! Suis-je désintéressé de lui laisser prendre Amy. Que ferai-je sans cette chère petite ? Laura a l’air de la mélancolie en personne.