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Laura l’apporta, et Amy, lui prenant la main, la regarda en face.

— Ma chère sœur ! J’ai beaucoup souffert pour vous, ainsi que Walter.

— Amy ! s’écria-t-elle, et Laura ne put retenir ses larmes, elle qui avait tant exhorté Charlotte ! Ma chère sœur !

C’était une grande consolation pour elle d’avoir encore Amy à la maison.

— Papa et maman ont tous deux été très affectueux avec Philippe, poursuivit Amable. Mais ils ne pouvaient parler de cela. C’est moi qui lui ai dit que vous aviez tout avoué, et il en a été bien heureux.

— Il n’a pas été fâché que je l’eusse trahi ? s’écria Laura.

— Oh non ! Il s’est senti fort soulagé, car il était très inquiet de vous, Laura. Il a été si bon pour moi !… dit Amy, d’un ton si pénétré, que Laura fut encore plus touchée, en voyant que sa sœur ne lui en voulait plus. Je vais vous lire ce qu’il me dit. Vous voyez que son écriture est ferme à présent.

Mais Laura observa que sa sœur ne lui montra que l’adresse, gardant le billet pour elle-même et lisant :

« J’ai continué à reprendre des forces depuis votre départ ; ainsi je n’ai plus de raison pour garder Arnaud. Je suis sorti deux fois et je me crois en état de supporter le voyage ; je ne puis demeurer ici plus longtemps. »

Elle n’en lut pas davantage, mais plia le billet en disant :