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une grand confiance en la profonde résignation d’Amable, et lui prédit qu’elle se relèverait de ce coup plus forte qu’auparavant. Charles s’efforçait de le croire et de se consoler ; il lui montrait les lettres qu’il avait reçues, et qui confirmaient l’opinion de M. Ross. Il écoutait avec plaisir ce que le ministre lui disait des regrets de tout le village.

Laura ne cherchait pas, comme son frère et sa sœur, des consolations auprès de M. Ross et de Mary. Elle parlait peu, remplissait tous ses devoirs de ménagère, écrivait des lettres, soignait Charles, et avait l’air profondément triste et abattu. Mais elle ne disait rien, sachant que son frère et sa sœur ne croyaient pas qu’elle aimât Walter autant qu’ils l’aimaient, et Charles ne lui disait rien non plus, étant trop mécontent de Philippe pour savoir comment la consoler.

Ce fut un soulagement pour tous d’apprendre un jour que les voyageurs étaient arrivés en Angleterre, et seraient le soir à la maison. Madame Edmonstone avait pensé qu’il valait mieux arriver tard, pour qu’Amable pût se retirer tout de suite et se coucher dans son ancienne chambre, comme elle le désirait particulièrement.

À la tombée de la nuit, le pauvre Trim avait été enfermé dans la chambre de Charlotte, et Charles et ses sœurs étaient assis autour du feu du salon, se demandant comment ils allaient la recevoir, et se souvenant avec quelle impatience ils avaient attendu cette réunion peu de temps auparavant. Charles se rappelait aussi cette conversation sur la pelouse, et