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mentaires à sa manière, Amy ne dit rien, puis la passa à sa sœur. Laura la lut tout bas, et trouva fort injustes les réflexions qui avaient été faites sur cet écrit, que nous allons rapporter.


Cork, le 8 avril.

« Mon cher oncle, je vous suis fort obligé de m’avoir communiqué vos intentions à l’égard d’Amable ; mais je ne vous cacherai pas ma surprise de vous voir faire si soudainement ce pas décisif, après les explications peu satisfaisantes que vous avez obtenues. Il me semble que Walter montre peu de fermeté, et qu’il est toujours fort imprudent et peu capable de diriger ses affaires. Combien moins le sera-t-il de faire le bonheur d’une femme ! Je croyais avoir compris que vous ne consentiriez jamais à ce qu’Amy lui fût rendue, s’il ne voulait pas expliquer ces mystérieuses affaires d’argent, et cependant je crois qu’il continue à ne pas vouloir dire pourquoi il avait besoin de cette somme considérable. Pour ce qui est du billet, il en a certainement fait un mauvais usage. Je ne veux pas croire que Walter soit complice de son oncle ; mais ce Dixon, qui n’est pas un homme fort scrupuleux, peut avoir entendu parler des difficultés de son neveu, et s’être présenté pour lui venir en aide et mériter ainsi sa reconnaissance. Dans tous les cas, cette preuve qu’il a continué d’être en relation avec cet homme n’est pas en faveur de Walter. Ce que j’écris n’est pas pour vous engager à rompre cet engagement, il est trop tard à présent ; mais, pour l’amour de ma