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— Oui, chère maman. J’aimerais à être seule quelques instants. Puis elle conduisit son père en haut dans le salon.

— Je vais vous donner ses papiers, dit-elle ; et, le quittant, elle revint bientôt après.

— Voici son testament. Vous me direz s’il y a quelque chose que je doive exécuter tout de suite. Voici une lettre pour M. Markham et une autre pour M. Dixon. Voulez-vous leur écrire en les envoyant ?… Merci, mon cher papa.

Elle approcha un buvard, s’assura s’il y avait de l’encre et des plumes, et le quitta, sans qu’il eût la force de lui répondre.

La tâche de M. Edmonstone était moins difficile à remplir que celle qu’Amable avait donnée à sa mère. Une très grande agitation avait soutenu Philippe jusqu’au cimetière ; mais il eut de la peine à revenir, même avec l’aide d’Arnaud, et, en arrivant à son sofa, il s’était évanoui.

Il fut longtemps sans reprendre connaissance, et quand il ouvrit les yeux et vit madame Edmonstone, il les referma sur le champ, comme s’il eût été incapable de supporter ses regards. Il était plus facile pour cette dame de le traiter convenablement pendant son évanouissement qu’après. Elle ne savait encore rien de sa repentance et de sa confession ; elle savait seulement qu’il avait abusé de sa confiance, entraîné Laura à une dissimulation coupable, et causé la mort de Walter. Elle voyait bien qu’il était malheureux, mais elle ne pouvait pas sonder ses pensées,