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avant d’avoir obtenu qu’Amable allât se coucher. Elle céda, après avoir recommandé à Arnaud de demeurer auprès du capitaine Morville, et de lui annoncer de sa part, quand il s’éveillerait, l’arrivée de M. et madame Edmonstone, qu’il verrait le lendemain. Et puis, Arnaud, ne lui dites pas à quelle heure demain matin… Il dormira peut-être jusqu’à ce que tout soit terminé. Madame Edmonstone, qui se sentait très impatiente pendant cette conversation, fut bien aise que sa fille la conduisît en haut. Elle entra dans sa petite chambre, ouvrit tranquillement une autre porte, et madame Edmonstone se trouva auprès du lit où gisait la dépouille mortelle de Walter, dont la figure portait déjà l’empreinte de l’immortalité. Cette dame fut extrêmement émue, car elle aimait Walter comme un fils ; mais ses craintes pour Amable ne lui permettaient pas de penser à autre chose.

— N’est-il pas beau ? dit Amy avec un sourire semblable à celui de son époux.

— Chère enfant, vous ne devriez pas être ici, dit madame Edmonstone en cherchant à l’entraîner.

— Laissez-moi seulement prier auprès de lui.

— Je ne sais comment vous le refuser, et cependant je crois que ce n’est pas bien ! Le danger de la contagion est souvent plus grand après ; et vous savez, ma pauvre enfant, que vous avez une raison de vous ménager.

— Allez, maman ; je vous suis ; je n’aurais pas dû vous amener ici ; j’avais oublié ce danger, dit-elle avec la même tranquillité, malgré l’allusion de sa mère.