Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 174 —

Philippe ! se dit-elle, et les paroles de Walter lui revinrent à la mémoire : « Il sera plus malheureux que vous. Je vous le recommande. »

Il faut que j’aille auprès de lui, dit-elle, et, prenant dans ses mains la petite Bible qu’elle avait apportée du lit de Walter, elle descendit, sans réfléchir sur ce qu’elle aurait à dire ou à faire.

Philippe s’était retiré le soir précédent, accablé par le sentiment de son erreur et de son injustice, et pénétré de respect pour le caractère et la conduite de son cousin.

Sa seule consolation était de penser à l’avenir et à l’affection fraternelle qu’il témoignerait à Walter pendant le reste de sa vie. Il était loin de le croire en danger, et le médecin avait cru devoir le laisser dans son erreur, quoiqu’il sût bien ce qui en était.

Il dormit peu, et se sentit très languissant le lendemain matin, mais il se leva dès qu’Arnaud entra dans la chambre, afin de ne pas l’occuper trop longtemps, et pour être prêt à retourner auprès de Walter, si celui-ci le demandait encore. Il augurait bien de n’entendre personne au-dessus de lui, et supposait le malade endormi. C’est ce que crurent aussi les deux domestiques ; mais enfin ils s’alarmèrent de ce silence prolongé, et résolurent de frapper à la porte pour savoir l’état des choses.

Philippe, rempli comme eux d’anxiété, vint à la porte de sa chambre pour écouter ce qui se passait, et ce fut le è morto des Italiens qui lui révéla la triste vérité. Walter mort, Amy veuve, et lui la cause de