Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 164 —

pas de logis, reprit Walter. Ne leur faites pas sentir de différence. Ne renvoyez pas non plus Brown, le vieux garde-chasse : il n’est pas de la moindre utilité, mais cela le tuerait. Il y a aussi Ben Robinson, qui a été si brave pendant le naufrage ; une parole encourageante de temps en temps pourrait le maintenir dans la bonne voie. Demandez-lui de ma part de ne pas oublier le lendemain du naufrage, quand nous allâmes à l’église : il sera bien aise d’y avoir pensé, quand il sera où j’en suis. Mais dites-lui vous-même ; il y fera plus d’attention si cela vient d’un homme.

Tout cela avait été dit avec des pauses, dans lesquelles Philippe faisait des signes d’assentiment. Amable vint faire prendre au malade un cordial. Dès qu’elle se fut retirée, il reprit :

— Mon pauvre oncle ! je lui ai écrit… c’est-à-dire, je lui ai fait écrire par Arnaud. J’espère que ce sera bon pour lui ; mais je veux vous demander une grande faveur. Je ne peux lui laisser de l’argent, ce ne serait qu’une tentation ; mais voulez-vous le surveiller et le secourir au nom d’Amy ? Je ne puis demander ce service à personne, et elle ne peut s’en charger ; mais vous vous en acquitteriez si bien ! Quelques témoignages d’intérêt peuvent le sauver ; et, si vous saviez, quel caractère généreux !… Voulez-vous me faire cette grâce ?

— Certainement, je le veux.

— Merci. Jugez-le bien ; il a des sentiments délicats, oui, je vous l’assure ; prenez garde de les froisser.