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lippe, qui va beaucoup mieux ; il est inquiet sur votre compte, mais je lui assure que vous seriez bien aise qu’il ait tout avoué.

« Votre sœur affectionnée
« A. M. »

— Laura, dit Charles, quand il eut fini, Amy vous donne un bon conseil en ce qui me concerne. Je voudrais vous être utile… vous montrer mon affection…

— Je le sais, je le sais ; merci ! dit Laura en luttant contre ses larmes. Vous êtes très bon pour moi, mais…

Je vois bien, pensa Charles, qu’elle ne sera pas contente si je ne parle que d’elle. Que lui dirai-je qui ne soit pas contre ma conscience ?…

— Il ne faut pas, reprit-il, que vous vous attendiez à m’entendre dire que Philippe a bien agi. Rien ne peut excuser son erreur que son amour ; mais il y a de la grandeur d’âme à tout avouer dans un moment où il aurait pu renvoyer cette confession, par la crainte de n’avoir pas la force de la faire.

Ce discours si franc et si simple toucha le cœur de Laura ; elle répondit d’une voix entrecoupée :

— Vous penserez de même quand vous aurez vu ce billet, adressé à papa, et qu’il m’a envoyé tout ouvert dans le mien.

Elle le lui donna. L’adresse : « C. Edmonstone, esquire, » était presque illisible, et l’écriture du billet était tracée d’une main tremblante. Charles le remarqua, et Laura lui dit que, dans son billet, il avait