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rant toujours de la conduite de Laura et de Philippe. Amable ne comprenait pas qu’on pût ainsi garder un secret, et disait qu’elle ne savait ce qu’elle serait devenue sans sa mère et sans Charles, à l’époque de ses chagrins. Sa seule satisfaction était de rejeter la plus grande partie de la faute sur Philippe.

— Vous savez qu’il ne lui permettait jamais de lire des romans, dit-elle. C’est peut-être pourquoi elle n’a pas compris ce qu’il voulait dire.

— Voilà une excellente excuse pour une jeune personne qui a donné imprudemment son cœur, dit Walter en riant.

— Je crois que si la chose était arrivée à Philippe avec toute autre que Laura, Charles en serait bien aise. Il a toujours deviné Philippe sous cet extérieur hautain.

— Amy !

— Non, avouez que c’était beaucoup plus grave chez un homme si peu romanesque que ce ne serait chez un étourdi, comme Maurice de Courcy, par exemple, qui n’aurait pas réfléchi à ce qu’il faisait.

— Il a d’autant plus de mérite à tout avouer, comme il vient de le faire.

Ensuite ils cherchèrent à deviner de qui Philippe avait voulu préserver Laura, et ils avaient si peu de soupçons, qu’ils se figurèrent que ce devait être de Maurice, ou de quelqu’un de ses amis irlandais.

Ils se demandèrent aussi ce qu’il y aurait à faire après la confession de Philippe. M. Edmonstone, une fois sa première indignation passée, n’exigerait pas,