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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG. L. III.

vents, où l’on compte quelques milliers de religieux, qui ne montrent pas une grande ardeur pour l’étude, et s’écartent souvent des règles de la discipline.

En partant de ce royaume, il revint dans la ville de Ou-to-kia-han-tch’a (Ouṭakhânḍa ?), et passa, au sud, le fleuve Sin-tou (Sindh — Indus). Ce fleuve est large de trois à quatre li et coule au sud-ouest. Ses eaux sont pures comme un miroir et roule ni avec impétuosité. Des dragons venimeux et des animaux malfaisants habitent ses humides cavernes. Si l’on passe le fleuve, en portant des pierres précieuses, des semences de fleurs et d’arbres rares, ou bien des reliques du Bouddha, la plupart du temps le bateau s’engloutit sous les flots.

Après avoir passé le fleuve (l’Indus), on arrive au royaume de Ta-tcha-chi-lo (Takchaçilâ), (Inde du nord.)

ROYAUME DE TA-TCH’A-CHI-LO[1].
(TAKCHAÇILÂ.)

Le royaume de Ta-tch’a-chi-lo (Takchaçilâ) a environ deux mille li de tour. La circonférence de la capitale est d’environ dix li. La famille royale est éteinte, et des hommes puissants se disputent le pouvoir à main armée. Anciennement, ce pays était soumis au royaume de Kia-pi-che (Kapiça) ; mais, dans ces derniers temps,

  1. Fa-hien (chap. ix) explique ce mot par tête coupée, ce qui suppose la leçon Takchaçira. Le traducteur du Fo-koue-ki l’a fait dériver de Tchyouta-sira (sic), qu’il traduit par « tête tombée ». Voyez plus bas, page 154, note 2.