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MÉMOIRES DE HIOUEN-THSANG, L. III.

reliques, ne voulurent point lui en donner sa part. Mais, dans ce moment, la grande multitude des Dieux publia de nouveau les volontés du Bouddha. Aussitôt que les rois eurent entendu ces ordres, ils partagèrent également les reliques, en commençant par lui.

Au nord-est de la ville de Moung-kie-li (Moungali), il franchit une montagne, traversa une vallée et remonta le fleuve Sin-tou (l’Indus). Les routes qu’il eut à suivre (par terre) étaient dangereuses, et les vallées sombres. Tantôt il lui fallait marcher sur des cordes lâches, tantôt sur des chaînes de fer fortement tendues. Ici, c’étaient des passerelles suspendues au milieu des airs, là, des ponts volants jetés sur des précipices ; ailleurs, des chemins taillés au ciseau ou des échelons pour grimper. Après avoir fait environ mille li, il arriva à la vallée de Tha-li-lo (Dhalila), où existait jadis la capitale du royaume de Ou-tchang-na (Oudyâna). Ce royaume produit une grande quantité d’or et de Curcuma (Yokin-hiang). À côté d’un grand couvent, qui est situé au milieu de la vallée de Tha-li-lo (Dhalila), il y a une statue de Tse-chi-pou-sa (Mâitrêya Bôdhisattva), en bois sculpté. Elle a une couleur d’or d’un éclat éblouissant, et opère secrètement des miracles divins. Cette statue est haute d’environ cent pieds. Elle a été exécutée par les soins du Lo-han (de l’Arhat) Mo-tien-ti-kia (Madhyântika). Cet Arhat, par l’effet de sa puissance divine, enleva dans les airs un sculpteur en bois, et le fit monter au ciel des Touchitas (Tou-chi-to), afin qu’il vît de ses propres yeux la figure merveilleuse (de Mâi-