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IV[1]. — Lettre à Sotira.


Non, tant de douleur ne convient point pour une mort : vous saviez que la naissance est pour les hommes le commencement d’une route, dont la mort est le terme. Il est mort, c’est un sort commun même à qui ne le veut pas ; mais il est mort noblement, c’est l’acte de qui le veut, et d’un homme dont l’âme est formée au devoir. Heureux donc Gryllus, et quiconque ne préfère point une vie longue, mais vertueuse, quand même Dieu ne lui accorde qu’un petit nombre de jours[2] !



V[3]. — Lettre à Lamproclès[4].


Et d’abord tu dois approuver l’excellente doctrine de Socrate, qui veut qu’on mesure les richesses par leur usage. Socrate n’appelle point richesses d’immenses possessions, mais la faculté d’user de ce qui est nécessaire. Ensuite, il avertissait de ne point s’y tromper.

Ce sont ces derniers seulement qui sont les vrais riches : les autres, il les appelait pauvres, et il ajoutait que leur pauvreté est incurable ; car c’est leur âme qui e3t malade, et non leur bien.



VI[5] — Lettre au même.


Point de vice chez l’homme dont la sagesse a pour fondements la prudence et la tempérance.

  1. Voy. Stobée, t, III, p. 401 et 402.
  2. On sait que Gryllus, fils de Xénophon, périt glorieusement à Mantinée, et l’on raconte qu’en apprenant cette mort, Xénophon ne versa pas une larme et se contenta de dire : « Je savais que mon fils était mortel, » On trouvera dans la Consolation de Plutarque à sa femme, et dans les Consolations de Sénèque à Helvia et à Marcia, des idées analogues à celles qui sont indiquées ici par Xénophon.
  3. Voy. Stobée, t. I, p. 134. Quelques éditeurs attribuent cette lettre à un certain Xénophane.
  4. Lamproclès était un des fils de Socrate.
  5. Voy. Stobée, à l’endroit déjà cité.