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AGÉSILAS[1].


LIVRE PREMIER.


CHAPITRE PREMIER.


Famille d’Agésilas ; sa patrie, ses exploits en Asie, ses vertus.


Je sais qu’il n’est pas facile de louer dignement les vertus et la gloire d’Agésilas ; cependant j’essayerai. En effet, parce qu’il fut un homme accompli, il ne serait pas bien que, pour cela, il n’obtînt pas des éloges, même au-dessous de son mérite.

En ce qui regarde sa noblesse, qu’a-t-on à dire de plus grand et de plus beau, sinon que, parmi ceux qui actuellement encore sont appelés progones[2], on peut citer son rang de descendance depuis Hercule, famille non de particuliers, mais de rois enfants de rois ? Et l’on ne pourra leur adresser ce reproche que, tout rois qu’ils étaient, leur ville fut obscure ; mais, de même que leur race était la plus illustre de leur patrie, ainsi leur ville était la plus renommée de la Grèce. Aussi ne sont-ils point les premiers des

  1. Plusieurs savants, particulièrement Walkenaër, Lennep, Wyttenbach, Wolf, Bernhardy et Sievers, ont mis en doute l’authenticité de cet opuscule. Cette opinion a été combattue par Zeun, Weiske, Schneider, Dindorf, Delbrück, Manson, Kühn et Baumgarten. Les lecteurs studieux trouveront les éléments de cette discussion dans les éditions respectives que ces philologues ont données de Xénophon. Mais on recourra surtout avec fruit au livre spécial de Charles-Gustave Heiland : Xenophontis Agesilaus, cum adnotatione et prolegomenis de auctore et indole libri, edit. nova, Leipsig, 1867, ou l’on trouvera le résumé de ce débat, avec une conclusion favorable à l’authenticité de l’ouvrage. C’est cette édition que nous avons eue sous les yeux pour le texte et pour les notes de notre traduction. — Cf. les biographies spéciales d’Agésilas dans Plutarque et dans Cornélius Nepos.
  2. C’est-à-dire ancêtres, descendants d’Hercule, chef de la dynastie des rois de Sparte. — Cf. Cornélius Nepos, Agés. I, et plus loin, Gouv. des Lacéd., chap. XV.