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meilleures marchandises obtiendront des alliés et de moi-même des présents et des honneurs. Si quelqu’un d’entre eux n’a pas les fonds suffisants pour faire ses achats, qu’il m’amène de bons répondants qui se portent caution pour lui qu’il nous suivra, et je l’aiderai de ce que je possède. Voilà ce que j’ai à vous dire. Si quelqu’un voit autre chose à recommander, qu’il m’en avertisse. Et maintenant, allez rassembler les bagages ; moi, je vais offrir un sacrifice pour le départ. Ce devoir rempli envers les dieux, nous donnerons le signal. Il faut que tout le monde, avec le bagage prescrit, se trouve au lieu fixé auprès de ses chefs. Quant à vous, commandants, dès que vos rangs seront formés, venez tous me trouver, afin de savoir quels postes chacun de vous doit occuper. »


CHAPITRE III.


Description de l’ordre de bataille. — Rapport sur la situation de l’ennemi. — Retour d’Araspe. — Nouvelle description de l’armée de Cyrus.


Ces instructions entendues, les soldats se préparent : Cyrus offre un sacrifice, et, les présages ayant été favorables, il se met en marche avec son armée. Le premier jour, il campe le plus près possible du lieu d’où il est parti, afin que, si l’on avait oublié quelque chose, on fût à portée de l’aller chercher, et que, si l’on s’apercevait qu’on manquât de quelque objet, on pût le retrouver.

Cyaxare, pour ne pas laisser ses États sans défense, reste à cet endroit avec le tiers des Mèdes, tandis que Cyrus s’avance le plus rapidement possible, les cavaliers en tête, et devant eux quelques coureurs et éclaireurs, qui se placent aux points les plus favorables pour observer. Après la cavalerie, viennent les bagages : quand on traverse les plaines, les chariots et les skeuophores marchent sur plusieurs colonnes ; à leur suite s’avance l’infanterie de la phalange, et, s’il reste en arrière quelques skeuophores, les officiers qui surviennent, veillent à ce que la marche ne soit point retardée. Quand la route se resserre, les skeuophores demeurent au milieu, et les hoplophores filent de droite et de gauche : de sorte que, s’il y a quelque obstacle, il se trouve toujours des soldats pour y veiller. Chaque