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sir des femmes. « Des femmes, soit, dit Cyrus, et autre chose encore, si vous voulez. Quand vous aurez fait votre choix, faites autant que possible, Hyrcaniens, que ceux qui m’ont suivi volontairement n’aient point à se plaindre, de votre côté, Mèdes, traitez ceux-ci, nos premiers alliés, de manière qu’ils se félicitent d’être nos amis. Admettez au partage du tout l’envoyé de Cyaxare, ainsi que ceux qui sont avec lui ; pressez-le de rester avec nous, cet avis étant conforme au mien, afin que, mieux instruit de ce qui se passe, il en rende un compte exact à Cyaxare. Pour les Perses qui sont avec moi, ce qu’il y aura dè trop, quand vous aurez été abondamment pourvus, leur suffira. En effet, dit-il, nous n’avons pas été élevés dans la mollesse, mais d’une façon rustique, si bien que vous ririez de nous peut-être, si vous nous voyiez quelque ornement de luxe, comme nous vous donnerons, je le sais, beaucoup à rire assis à cheval, et, je le crois, aussi, tombant par terre. »

Sur ce point, l’on s’en va faire le partage, riant surtout de la future cavalerie. Cyrus appelle les taxiarques, leur ordonne de prendre les chevaux, les harnais et les palefreniers en nombre fixe, et de les faire tirer au sort également par chaque compagnie. Ensuite il fait publier dans le camp que, s’il se trouve parmi les Assyriens, Syriens ou Arabes, des esclaves pris de force chez les Mèdes, les Perses, les Bactriens, les Cariens, les Ciliciens et les Grecs, ou ailleurs, ils se présentent. Le héraut à peine entendu, il en accourt avec empressement un grand nombre. Cyrus choisit les mieux faits et leur dit que, devenus libres, ils devront porter les armes qu’il leur donne, et qu’il veillera, lui, à ce qu’ils aient le nécessaire. Aussitôt il les mène aux taxiarques, leur fait donner des boucliers et des sabres légers, pour qu’ils soient en état de suivre la cavalerie, et distribuer la même ration qu’aux Perses qui sont avec lui : il recommande à ceux-ci d’avoir toujours la cuirasse et la pique quand ils sont à cheval, ainsi qu’il le pratique lui-même, et à ceux des homotimes qui sont restés à pied, de choisir un commandant à la place de chacun des autres homotimes.