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Les décadarques étant en nombre pair, on pourra plus facilement établir des sections égales que s’ils étaient en nombre impair. Cet ordre me plaît, d’abord parce que chaque chef de file commande à sa troupe, et que des hommes qui commandent se croient obligés de mieux faire que de simples soldats ; en second lieu, parce que, s’il y a quelque chose à faire, on a bien moins vite donné des ordres à de simples soldats qu’à des chefs.

Cette division établie, de la même manière que le commandant indique aux phylarques la place où chacun doit se rendre, ainsi les phylarques annoncent aux décadarques comment chacun d’eux doit marcher. Si cela est réglé d’avance, tout ira beaucoup mieux que si, comme il arrive à la sortie du théâtre, on s’embarrasse et se gêne les uns les autres. Les cavaliers du premier rang seront mieux disposés à combattre, si on les attaque de front, puisqu’ils sauront que c’est là leur place ; et ceux du dernier rang, pris en queue, feront également bien leur devoir, puisqu’ils sauront que c’est un déshonneur d’abandonner son poste. Au contraire, si l’on n’observe aucun ordre, ce n’est plus que trouble et confusion dans les chemins étroits et dans les passages difficiles, personne n’étant prêt de lui-même à tenir tête à l’ennemi. Voilà ce à quoi doivent s’être exercés tous les cavaliers, s’ils veulent franchement seconder leur commandant.


CHAPITRE III.


Des évolutions appropriées aux jours de fête et aux exercices de l’hippodrome.


Voyons maintenant les soins particuliers que doit prendre le commandant de cavalerie. Avant tout, il offrira des sacrifices aux dieux pour sa cavalerie ; ensuite il fera tout pour qu’elle ait un air pompeux dans les fêtes ; puis il lui donnera la plus belle apparence possible dans tout ce qui doit être placé sous les yeux de la cité à l’Académie[1], au Lycée[2], à

  1. Jardin situé à 1 kilomètre d’Athènes, avec un gymnase : le souvenir de Platon a immortalisé cette localité où se réunissaient les disciples de l’illustre philosophe.
  2. Autre gymnase d’Athènes, Immortalisé par Aristote et ses disciples.