Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/348

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cle. Le cheval, fatigué de la ligne droite, prendra plus facilement cette leçon, qui le formera tout ensemble à courir devant lui, et à s’arrondir. Il faut soutenir la main dans les tournants ; car il n’est ni facile ni sûr de tourner de vitesse dans un petit espace, et d’ailleurs le terrain peut être incliné ou glissant. En le soutenant, il faut se porter sur les hanches le moins possible et ne se point trop pencher soi-même ; autrement, on doit savoir que, dans cette position, la plus petite chose peut faire tomber cheval et cavalier.

Lorsque, la ligne circulaire parcourue, le cheval se retrouve en ligne droite, c’est le moment de le lancer au galop : car on sait qu’à la guerre les demi-tours se font pour charger et pour battre en retraite. Il importe donc d’habituer le cheval à galoper après une conversion.

Quand on croira que le cheval a suffisamment travaillé, il sera bon, après un moment de repos, de le lancer soudain au grand galop, en le portant vers les autres chevaux ou en l’isolant ; puis, une fois lancé, de l’arrêter court, et, après un temps d’arrêt, de le lancer encore. Il est évident que le cava » lier aura besoin de tous ces mouvements.

Le moment de mettre pied à terre est-il arrivé, ne descendez ni parmi d’autres chevaux, ni près de la foule, ni hors du champ de manœuvre ; mais qu’à l’endroit où le cheval est contraint de travailler, il y trouve aussi le repos.



CHAPITRE VIII.


Du saut des fossés, du galop dans les descentes et dans les montées. Manœuvre préparatoire à la guerre.


Comme il faut que le cheval, suivant l’occurrence, coure sur des pentes rapides, droites, obliques, qu’il saute en long, de bas en haut et de haut en bas, le cavalier doit apprendre toutes ces manœuvres et y exercer son cheval, moyen infaillible de se sauver et de se servir l’un l’autre. Si l’on croit que nous tombons dans une redite, parce que nous avons parlé de cela plus haut, nous répondons que ce n’en est pas une. En effet, quand il s’agissait de l’achat, nous recommandions d’essayer si le cheval serait propre à ces manœuvres ; à présent, nous disons qu’il faut l’instruire, et nous allons exposer comment on l’instruit.