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D’après la description d’Ebenezer, le clergyman crut reconnaître le démon de Charing-Abbey ; il interrogea son paroissien et apprit qu’en effet l’objet provenait du lord. Pour être mieux fixé, il conduisit sa fille au Museum. Effie identifia définitivement la dépouille de Nefert-thi. Amos et sa fille mirent les frères Phipps au courant des extravagances de la momie durant son séjour à l’abbaye ; les frères Phipps transmirent ce récit à leurs camarades, et le germe du mal fut ainsi semé.

Le jour où John Smith F. R. S. procéda à l’examen de la momie, fut une date célèbre dans les annales de la science.

Smith espérait trouver le nom de la morte dans son cercueil ; aussi était-il impatient de débarrasser la momie de tous tes bandages qui l’entouraient encore.

À deux heures de l’après-midi, cinq ou six savants, sous la haute direction de sir Septimus, se réunirent dans l’atelier où le cercueil avait été transporté. On admira les bijoux splendides de la princesse, on les enleva délicatement et, Leslie plus adroit que le nerveux Smith, commença le déroulement des bandelettes de lin.

Une chose bien extraordinaire est à retenir à l’occasion de cette opération scientifique ; quand la morte apparut dans sa nudité, un sentiment indéfinissable de malaise s’empara de l’âme endurcie des égyptologues. Il semblait que le rictus de la momie devenait plus affreux ; ce n’était plus seulement l’effet de la rétraction des muscles de la face qui disjoignait ses lèvres, c’était une intention maligne, perverse, vindicative ; une menace semblait se formuler dans sa bouche muette, l’air était devenu lourd, oppressant