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— La victoire est à toi, Améni !

— Oui, je les ai détruits enfin, répondit Rogers. Mais… où est Merytaten ?

Ils se tournèrent vers la jeune fille. Des lueurs rouges palpitaient sur son corps qui s’éveillait ; ses yeux étaient hagards, sans expression et sans intelligence.

Tout à coup elle sauta à bas du lit, franchit la porte et disparut.

Rogers se précipita dans son propre corps et courut après elle ; il la vit bondir, comme un oiseau sur la route pierreuse, se dirigeant vers le Nil paisible.

La nuit était claire et les feux d’une riche dahabieh particulière se reflétaient dans l’eau.

Magda courait toujours, elle arrivait au bord du fleuve. Edward allait la saisir, quand soudain elle se jeta dans l’eau en poussant un cri terrible.

— À l’aide ! à l’aide ! cria l’Anglais en s’élançant après elle, dans le Nil.

Déjà elle avait disparu ; il plongea et ne la trouva pas. Revenu un instant à la surface, il vit à quelques mètres de lui une robe blanche qui flottait ; il nagea vigoureusement ; elle s’enfonce de nouveau… Enfin, après des efforts désespérés, il put saisir le corps de Magda et le ramener au rivage.

La jeune fille ne donnait plus signe de vie ; elle reposait inerte entre les bras de son sauveur désespéré.

Le pâle visage de la noyée brillait, blafard, aux rayons blêmes de la lune, ses cheveux dénoués ruisselaient d’eau, ses grands yeux violets étaient clos, hélas ! pour l’éternité !