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de grosses araignées s’enfuirent, une poussière âcre s’éleva dans la pièce mal éclairée.

— Voici la momie, dit enfin Rogers, en montrant le cercueil enluminé.

— C’est elle ! avoua Tompkins stupéfait.

— De qui la tenez-vous ?

— De monsieur, dit l’antiquaire en montrant Rogers.

— De moi ? Menteur !

Et le professeur revint sur Tompkins, dardant sur lui un regard effrayant.

— Non, de Dawson ! de Dawson ! hurla Tompkins épouvanté. Reprenez cette damnée momie et cessez de me regarder.

… Et le lendemain, à neuf heures, Rogers mort de fatigue, mais l’esprit allégé, réintégrait Paris en compagnie de sa chère princesse.

Avec elle revint la chance.

Sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement britannique lui offrit une situation avantageuse dans un établissement d’enseignement supérieur ; Rogers, qui ne voulait pas aliéner sa liberté, refusa, mais il demanda et obtint des fonds pour opérer des recherches archéologiques en Égypte. Un crédit de 1 000 livres lui fut alloué.

Il avait mis Magda et son père au courant des offres qui lui étaient faites par le Board of Education. M. Roberty lui conseillait d’accepter la chaire qui lui était proposée ; Magda, plus hardie que son père, obéissant aussi peut-être à des sentiments moins facilement avouables, approuva le refus de son professeur d’égyptien ; elle battit des mains quand elle sut que la mission sollicitée par Rogers lui était accordée.

M. Roberty qui préparait, de son côté, une exploration des ruines de la vallée du Nil, proposa à Rogers de se joindre à lui ; sur un regard de Magda, le jeune Anglais accepta, et vers la fin d’octobre, il s’embarquait avec M. Roberty, sa fille et la momie. Une courte traversée les conduisit à Alexandrie et de là au village fellah d’El-Amarna, qui étale ses maisons de pisé surmontées de terrasses plates, et ses bouquets