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bibliothèque. Pendant ce temps, M. Roberty prenait le bras de Rogers et lui disait en confidence :

— Ainsi vous partez demain… Vous ne ferez qu’aller et venir. Vous êtes certain de retrouver votre précieuse momie ?

— Absolument certain, monsieur.

— Vraiment, je suis curieux de voir comment l’aventure tournera ! Mais je me demande si vous n’allez pas avoir quelques difficultés pour aller à Londres ?

S’il aurait des difficultés ! Rogers ne pensait qu’à cela. Il touchait 150 francs par mois à l’école Primrose et ne possédait pas la moindre économie. Il était résolu à vendre sa montre, bien qu’il y tint beaucoup car elle lui venait de son père défunt.

Mais il subordonnait tout à son désir de retrouver l’Égyptienne.

Il devina la sollicitude affectueuse de son interlocuteur et lui répondit avec franchise.

— Hélas ! oui, monsieur, j’aurai quelques difficultés à partir pour Londres.

— Difficultés matérielles ?

— Parfaitement.

— Voulez-vous me permettre de vous aider à les vaincre ? Si vous acceptiez ma participation à votre entreprise de rescousse, je serais très heureux de m’y associer.

— J’accepterai un prêt, monsieur, quoique je ne puisse vous dire quand je pourrai m’acquitter envers vous.

» Si je retrouve la momie, je mourrai de faim plutôt que de vendre la moindre chose lui appartenant Toutefois, avec elle, le succès reviendra, surtout quand la mission dont elle m’a chargé sera remplie.

» Si je ne réussis pas, je vous la léguerai par testament.

— Nous avons le temps de songer à cela. Aurez-vous assez avec 500 francs ?

— Oui, monsieur, et soyez remercié de votre générosité.

L’express du lendemain amenait Rogers à Londres. Son premier soin fut de courir à Scotland Yard.

— Je sais où est la momie qui m’a été