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que lord Charing a fait cadeau du cercueil et de la momie, lorsque la direction du Museum refusa cette donation.

» À ce moment la chance me favorisait, le succès venait à moi comme l’eau d’une source généreuse, mais un jour la momie me fut volée… Malgré mes efforts et ceux de la police on ne put découvrir les malfaiteurs. Qu’advint-il ? Je perdis ma petite fortune, j’eus des dissentiments graves avec ma famille, un autre précepteur avait pris ma place chez lord Charing, bref, je connus presque la misère et je vis depuis six mois à Paris, gagnant bien juste de quoi ne pas mourir de faim.

» Il en sera ainsi tant que je n’aurai pas retrouvé la dépouille de Nefert-thi.

— Comment expliquez-vous que cette momie soit néfaste à tout le monde et bénéfique pour vous ?

— Le plus simplement du monde, monsieur. J’ai une mission à remplir envers Nefert-thi.

Le savant enveloppa Rogers d’un regard perplexe. Mais il n’osa manifester ses impressions. Quant à Magda, elle demeurait silencieuse ; assise dans un angle obscur de la bibliothèque, elle s’absorbait en des méditations sans fin.

Lorsque l’heure fut venue pour Edward de prendre congé et que M. Roberty se retrouva seul avec sa fille, celle-ci lui dit :

— Je pense, cher père, que nous ferons bien de ne pas montrer à M. Rogers cette communication égyptienne obtenue par Mme Lalande. Il y verrait, étant données ses convictions, un lien étroit entre son aventure et notre rapprochement

» Enfin je commence à m’expliquer le langage nébuleux du messager anonyme… Il prévoyait sans doute les malheurs dont serait frappé Ce jeune homme et annonçait que mon intervention devrait lui apporter l’aide nécessaire. »

Prenant dans un tiroir la feuille par lui conservée, Roberty relut à voix haute :

« Jeune fille, je t’ai reconnue, ton heure