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— Je ferai l’impossible pour cela, n’en doutez pas.

On arrivait devant l’école Primrose. Louis Pierron ajouta :

— N’avez-vous rien d’elle ?

— Non… Si, si, s’écria-t-il, se souvenant tout à coup du manuscrit hittite qui si longtemps avait dormi sur la dépouille de sa chère princesse, si, je possède un objet très précieux…

— Eh bien, voulez-vous que je vous donne ce soir une séance de psychométrie 7 Les actes sont préférables aux paroles. De longues explications ne vaudront pas une démonstration pratique.

» Peut-être avec cet objet trouverai-je le conducteur qui doit vous mener jusqu’à « elle ».

Rogers accepta d’enthousiasme, cela va sans dire. Les deux voisins prirent rendez-vous pour le soir, à sept heures, dans un petit café de la rue Saint-Jacques.

Et le jeune Anglais donna ses leçons avec une ardeur inaccoutumée. Il semblait galvanisé. Ses élèves ne reconnaissaient plus en lui le professeur taciturne et morose des jours précédents. C’est que, bien petite et bien faible, mais brillante néanmoins, une lueur éclairait sa nuit. Il ne se débattait plus au milieu de ténèbres visqueuses, il avait un flambeau. L’espérance le visitait et son découragement de naguère était dissipé.

Inutile de dire que Rogers fut exact au rendez-vous. Assis devant un grand verre d’eau glacée, Louis Pierron l’attendait. Il expliqua que pour être plus clairvoyant, mieux valait s’abstenir d’aliments et de boissons fermentées.

Il y avait chez le précepteur un vieux fauteuil Voltaire de faux acajou et de reps autrefois grenat qui, après avoir connu les honneurs des chambres du premier étage, s’était insensiblement vu reléguer jusqu’aux combles,

C’est dans ce fauteuil que Pierron s’ins-