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— Oui, monsieur ; on m’informe que vous m’avez retiré l’autorisation…

— En effet, votre médecin m’a écrit. Il paraît que vous avez le cerveau faible, et que votre idée fixe est de vous croire égyptologue, égyptisant égyptiquement. Par Horus !

— Le docteur Martins se trompe, monsieur. Je viens vous mettre en demeure de me rendre l’autorisation retirée.

— Non, jeune homme, non. Que Shekmet m’étouffe si je vous la rends !

— Vous vous repentirez de cette décision imprudente, monsieur.

— Par le museau d’Apis ! Vous me menacez ?

— Je vous préviens seulement.

— Allez à tous les diables, à tous les diables, à tous les cinq cent mille diables, par Seth et Shekmet !

Et Smith, au comble de l’indignation, expulsa injurieusement Rogers.

C’est à ce sujet que la momie déclara la guerre à l’administration du musée et ouvrit les hostilités par une offensive vigoureuse.


XIII

LES PHÉNOMÈNES DEVIENNENT MENAÇANTS


Le soir de l’expulsion de Rogers, les veilleurs entendirent dès leur première ronde un vacarme infernal. On eût dit que deux armées sauvages se livraient un combat acharné dans la salle III. Cependant, malgré le tapage, on distinguait les cris et les hurlements effrayants de Nefert-thi.

Brown et Green, les gardiens, de service, affirment que, dès leur arrivée au pied de l’escalier conduisant aux salles égyptiennes, ils ont entendu toutes sortes de cris et d’imprécations.

Ils ont pénétré dans les pièces d’où ce bruit paraissait provenir. Les salles I et II étaient tranquilles, et tout le vacarme semblait provenir de la salle III.