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se en passant près de Rogers ; le jeune homme tenait à la main un miroir égyptien, en assez bon état de conservation.

Jeremiah Duncan est prudent ; avant de faire une observation il alla vérifier la collection des miroirs ; le no 317 série A, section b, catégorie XIV manquait ; c’était bien celui que Rogers tenait à la main.

— Monsieur, il n’est pas permis de toucher aux objets exposés, veuillez me remettre ce miroir… Remettez-moi ce miroir, monsieur, ou je signalerai votre conduite à l’administration supérieure… Ceci est grave…

Mais Rogers ne semblait pas entendre Duncan ; alors le gardien frappa doucement sur l’épaule du jeune savant, approcha sa main du miroir… et…

Duncan est là-dessus très affirmatif. Il prétend avoir vu dans le miroir la réflexion d’une figure de femme, aux yeux noirs brillants comme des escarboucles. Cette figure était celle que peignait si fréquemment Rogers, et Duncan est convaincu que c’est celle de Nefert-thi. Très hésitant, mais fidèle à sa consigne, il voulut prendre le miroir. Aussitôt ce dernier s’en alla tout seul vers sa vitrine, qui se souleva avec son craquement caractéristique, et le numéro 317 s’accrocha de lui-même à son clou.

Cet incident préoccupa l’honnête gardien. Qu’allait-il devenir si les objets confiés à sa surveillance prenaient l’habitude de se promener tout seuls ?

Il en conféra avec les veilleurs de nuit, qui manifestèrent une indécente satisfaction, en constatant que les phénomènes de la salle III cessaient de préférer la nuit à la fin du jour. Ceux-ci conseillèrent à Duncan de signaler la chose dans son rapport, mais sans y insister.

Il est important de noter que le même jour, Rogers s’était présenté chez John Smith, et lui avait demandé la permission de copier les papyrus trouvés dans le sarcophage de Nefert-thi.

— De qui ? cornes d’Isis !