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grâce divine vous a touché. Je ne veux pas vous voir auparavant.

Et pleine de dignité, Mrs. Rogers montra du doigt la porte à son fils. Le pauvre précepteur fut extrêmement contristé, car il aimait tendrement sa mère ; il rentra chez lui avec des larmes emplissant ses yeux.

Mais Nefert-thi vint avec la nuit et le consola en lui apprenant les verbes réfléchis égyptiens.

Il semble extraordinaire que l’hallucination du professeur ait au début, principalement, développé le côté intellectuel et sentimental de leurs relations.

Nefert-thi s’est conduite comme une personne raisonnable ayant un but déterminé et voulant y arriver. L’absurdité de ses leçons de grammaire et de conversation égyptienne disparaît à la lumière des événements subséquents. L’importance du but que poursuivait la momie : sa renaissance, fait comprendre sa ténacité et le soin qu’elle mit à fortifier la volonté de Rogers.

Nefert-thi, durant la période dont j’écris l’histoire, n’a blessé personne, n’a brisé aucune vitrine, n’a fait aucun dégât. Il est vrai que les gardiens ne l’ont pas provoquée et que John Smith, absorbé par la rage et le travail, ne s’occupait pas d’elle.

Depuis le nouveau règlement, le précepteur, ayant obtenu une autorisation spéciale, travaillait, sans être gêné par la foule, auprès de la vitrine qui abritait Nefert-thi. Dans un état de somnambulisme aujourd’hui prouvé, il copiait les figures peintes sur le sarcophage.

Il peignait avec une grande rapidité, regardant à peine ses modèles et les reproduisant néanmoins avec une fidélité surprenante. Un jour qu’il était en plein travail, Duncan, fatigué par une mauvaise nuit, sommeillait sur sa chaise à côté du jeune précepteur.

Un craquement le réveilla. On avait ouvert une vitrine. Il se leva, jeta un regard circulaire sur les armoires et sur les tables vitrées ; tout était en ordre ; il revint à sa chai-