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— Eh bien, celle de la princesse égyptienne est pareille aux autres.

— Vous faites erreur, Martins ! Elle a conservé toute sa fraîcheur. On a dû l’embaumer par des procédés spéciaux, inconnus au reste des Égyptiens.

— Vous voyez bien que votre hallucination persiste ! Sérieusement, mon cher Rogers, il faut vous soigner. Voyagez, allez dans quelque coin d’Écosse, d’Irlande, du Pays de Galles, allez n’importe où, pourvu que ce soit dans un endroit où il n’y ait pas de momie, pas de bibliothèque, et pas trace d’égyptologie.

— Impossible ! j’ai des travaux importants à terminer.

— Vous ne pensez qu’à vous ! Songez que vous avez une mère, une fiancée !

— Une fiancée ?… Ah ! oui ! Effie. Rien ne presse, Martins, rien ne presse.

— Votre indifférence est bien coupable ! Miss Dermott est la perfection même. Elle a pour vous beaucoup d’affection, et votre état lui cause un chagrin inexprimable.

— Elle est cent fois plus folle que moi, Martins ! C’est elle qu’il faut soigner.

— Vous ne savez pas ce que vous dites. Allons ! ayez un bon mouvement. Envoyez promener votre momie…

— Jamais de la vie, Martins ! Jamais, entendez-vous !…

— Vous allez froisser miss Dermott, je vous en préviens, et cela aura peut-être des conséquences sérieuses. Elle refusera de vous épouser.

— Miss Dermott fera ce qu’elle voudra, je m’en fiche…

— Vous n’êtes pas poli ; je lui répéterai vos paroles…

— Tenez, Martins, vous me crispez ! Dites à miss Dermott tout ce que vous voudrez. dites-lui — et Rogers s’excitait, son regard devenait fixe — dites-lui…

— Quoi ?

— Qu’elle aille à tous les diables, et vous avec elle !

C’est sur ce souhait déplacé que Rogers