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PROVENANT DES DISTILLERIES.

de tuyaux souterrains dans des réservoirs placés au milieu des terres et qui perdraient leurs eaux par le moyen de rigoles d’irrigation.

L’établissement de ces tuyaux de fonte dans un domaine d’une certaine étendue est sans doute une opération dispendieuse. Un agriculteur qui installerait ce système tubulaire dans ses terres, pour y répandre un engrais aussi étendu que le sont les vinasses, trouverait difficilement dans les bénéfices de l’exploitation une compensation suffisante des frais d’installation et d’entretien. Mais ce n’est point ainsi qu’il faut envisager cette question. Dans l’espèce ce n’est point seulement l’exploitation agricole qui aurait à supporter les frais dont il s’agit. Il serait de toute justice qu’on en attribuât une partie à l’entreprise industrielle elle-même. C’est l’industrie qui crée l’embarras, elle doit supporter la charge.

Construction de bassins, traitement par la chaux, filtration à travers le sable, toutes ces opérations constituent un sacrifice en pure perte, mais un sacrifice nécessaire. L’établissement d’un système tubulaire est une charge plus lourde sans doute, mais qui peut trouver une certaine compensation dans les bénéfices de l’opération agricole.

Nous devons ajouter que l’emploi le plus avantageux des vinasses, comme engrais, consisterait peut-être à les répandre en irrigations sur les prairies. Il est bien permis en effet de comparer les vinasses et les eaux d’égout en ce qui concerne leur application à l’agriculture, et l’on sait que les eaux d’égout sont devenues, sous ce rapport, en Écosse et aux environs de Milan, l’objet de tentatives longtemps prolongées et couronnées de succès. Il existe, dans le voisinage d’Édimbourg, des prairies sur lesquelles on répand depuis soixante ans, par le moyen d’irrigations faites à ciel ouvert, une partie des eaux d’égout de cette cité.

D’après une évaluation approximative, la couche d’eau qui passe annuellement sur la surface de ces prairies et