Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Il faudrait les voir de plus près, souffla-t-elle. Il y en a qui t’intéresseront. Viens donc un après-midi.

— Quand ?

— Quand il te plaira… ; demain, si tu veux. Ma maison, vois-tu, est maintenant la tienne.

— Seulement, je dois me cacher, balbutia-t-il avec un rien d’amertume.

— Te cacher ? Mon Dieu, oui et non. Tu peux venir ici ouvertement. Suppose que je suis mariée et que mon mari, qui s’absente fréquemment, est un de tes amis les plus loyaux, les plus confiants, les plus bénévoles.

— Et alors ?

— Toute liberté, avec cette unique restriction que la plus élémentaire pudeur nous oblige à tenir secret l’adultère.

Ils s’étaient glissés dans le vestibule où Lauban avait failli s’assommer en arrivant. Un instant, il considéra le porte-manteaux, sans trop de rancune ; puis il releva le collet de son pardessus. Avant d’ouvrir la porte de la rue, Gaëtane le baisa sur les paupières, puis sur la bouche, et murmura, presque attendrie :