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que son nom ne se trouve pas sur la liste donnée à la première page, mais comme Cyril l’indiqua, c’est plutôt là une preuve de l’existence de Willie Hughes qu’une preuve contraire si nous nous souvenons qu’il abandonna avec perfidie Shakespeare au profit d’un rival dramatique.

Nous raisonnâmes là-dessus pendant des heures, mais rien de ce que je pus dire, ne put obliger Erskine à renoncer à sa confiance dans l’interprétation de Cyril Graham.

Il me dit qu’il prétendait vouer sa vie à prouver la théorie et qu’il était déterminé à faire rendre justice à la mémoire de Cyril Graham.

Je le priai. Je le raillai, je le suppliai, mais cela ne servit à rien.

Bref, nous nous séparâmes, non pas tout à fait fâchés, mais certainement avec une ombre entre nous.

Il me crut borné ; je le crus fou.

Quand je me rendis chez lui de nouveau, son domestique me dit qu’il était parti pour l’Allemagne.