Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je ne me souciai pas de chercher à pénétrer le mystère de son péché.

Son abandon du théâtre de Shakespeare était une question différente et je la creusai très avant.

Finalement j’en vins à cette conclusion que Cyril Graham s’était trompé en regardant Chapman comme le dramaturge rival dont il est parlé dans le 80e sonnet.

C’était évidemment Marlowe à qui il était fait allusion[1].

Alors que les Sonnets furent écrits, on ne pouvait appliquer à l’œuvre de Chapman une expression telle que « l’orgueilleuse arrogance de son grand vers », bien qu’on eût pu l’appliquer plus tard au style de ses dernières pièces du temps du roi Jacques.

Non, Marlowe était sans contredit le dramaturge dont Shakespeare parla en ces termes louangeurs et cet

  1. Christophe Marlowe (1564-1593). Voir l’excellente étude de Félix Rabbe préfaçant sa traduction du Théâtre. Stock, éditeur. (Note du traducteur.)