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choses ; on y attacha la valeur et l’importance qu’elles méritaient.

Le public s’indigna pour tout de bon ; il perdit patience. Il dit des sottises. Nul ne s’en soucia. Nul ne s’en trouva plus mal. Nul ne se soumit à l’autorité de l’opinion publique.

Et maintenant on ne peut entrer dans une maison moderne qu’on n’y trouve quelque preuve de docilité au bon goût, quelque preuve du prix qu’on attache au charme du milieu, quelque signe indiquant que la beauté est appréciée. Et réellement, les demeures des gens sont, en règle générale, tout à fait charmantes, de nos jours. Les gens se sont civilisés jusqu’à un très haut degré.

Il n’est toutefois, que trop juste d’ajouter que le succès extraordinaire de la révolution accomplie dans la décoration intérieure, l’ameublement, et le reste, n’a pas dû son origine réelle à un développement du très bon goût dans la majorité du public.

Elle est due principalement à ce fait, que les artisans des choses ont tant apprécié le