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occupé de le savoir. Jamais il n’a admis le public à lui dicter, à lui imposer quoi que ce soit. Il n’a fait que marcher en avant, intensifiant sa propre personnalité, produisant une œuvre qui était son œuvre individuelle.

Dans les débuts, personne ne vint à lui.

Cela n’importait point.

Puis vint à lui le petit nombre.

Cela ne le changea pas.

Maintenant le grand nombre est venu à lui. Il est resté le même.

C’est un romancier incomparable.

Dans les arts décoratifs, il n’en est pas autrement.

Le public se cramponnait, avec une ténacité que je pourrais dire touchante, aux traditions laissées par la grande Exposition de vulgarité internationale, traditions si effrayantes que les maisons où les gens habitaient n’eussent dû avoir pour hôtes que des aveugles.

On se mit à faire de belles choses ; de belles couleurs sortirent des mains du teinturier ; de beaux dessins sortirent du cerveau de l’artiste. Il se créa une habitude des belles