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LE FANTÔME DE CANTERVILLE

rentrer, et expédia des télégrammes à tous les inspecteurs de police du comté en les priant de rechercher une jeune fille qui avait été enlevée par des chemineaux ou des bohémiens.

Puis il se fit amener son cheval, et après avoir insisté pour que sa femme et ses trois fils se missent à table, il partit avec un groom sur la route d’Ascot.

Il avait fait à peine deux milles, qu’il entendit galoper derrière lui.

Il se retourna, et vit le petit duc qui arrivait sur son poney, la figure toute rouge, la tête nue.

— J’en suis terriblement fâché, lui dit le jeune homme d’une voix entrecoupée, mais il m’est impossible de manger, tant que Virginia est perdue. Je vous en prie, ne vous fâchez pas contre moi. Si vous nous aviez permis de nous fiancer l’année dernière, ces ennuis ne seraient jamais arrivés. Vous ne me renverrez pas, n’est-ce pas ? Je ne peux pas ; je ne veux pas !

Le ministre ne put s’empêcher d’adresser