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pas qu’aucun obstacle s’interposât entre eux, et le mariage fut fixé au 7 juin.

La vie lui paraissait encore une fois belle et brillante et toute son ancienne joie renaissait pour lui.

Un jour, cependant, il inventoriait sa maison de Curzon street avec l’avoué de lady Clementina et Sybil, brûlant des paquets de lettres jaunies et vidant des tiroirs de bizarres vieilleries, quand la jeune fille poussa soudain un petit cri de joie.

— Qu’avez-vous trouvé, Sybil ? dit lord Arthur levant la tête de son travail et souriant.

— Cette jolie petite bonbonnière[1] d’argent. Est-ce gentil et hollandais ? Me la donnez-vous ? Les améthystes ne me siéront pas, je le crois, jusqu’à ce que j’aie quatre-vingts ans.

C’était la boîte qui avait contenu l’aconitine.

Lord Arthur tressaillit et une rougeur subite monta à ses joues.

  1. En français dans le texte.