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jeu ; il demeurait assis sur un grand fauteuil et regardait jouer les enfants et admirait son jardin.

— J’ai beaucoup de belles fleurs, disait-il, mais les enfants sont les plus belles des fleurs.

Un matin d’hiver, comme il s’habillait, il regarda par la fenêtre. Maintenant il ne détestait plus l’hiver ; il savait qu’il n’est que le sommeil du printemps et le repos des fleurs.

Soudain il se frotta les yeux de surprise et regarda avec attention.

Certes, c’était une vision merveilleuse.

À l’extrémité du jardin, il y avait un arbre presque couvert de jolies fleurs blanches. Ses branches étaient toutes en or et des fruits d’argent y étaient suspendus et sous l’arbre se tenait le petit garçon qu’il aimait.

Le géant dégringola les escaliers, transporté de joie et entra dans le jardin. Il se hâta à travers le gazon et s’approcha de l’enfant. Et, quand il fut tout près de lui, son visage rougit de colère et il dit :