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Toute la journée, ils jouèrent, et, le soir ils vinrent dire adieu au géant.

— Mais où est votre petit compagnon, dit-il, le garçon que j’ai huché sur l’arbre ?

C’était lui que le géant aimait le mieux parce qu’il l’avait embrassé.

— Nous ne savons pas, répondirent les enfants : il est parti.

— Dites-lui d’être exact à venir ici demain, reprit le géant.

Mais les enfants dirent qu’ils ne savaient pas où il habitait et qu’avant ils ne l’avaient jamais vu.

Et le géant devint tout triste.

Chaque après-midi, à la sortie de l’école, les enfants venaient jouer avec le géant, mais on ne revit plus le petit garçon qu’aimait le géant. Il était très bienveillant avec tous, mais il regrettait son premier petit ami et souvent il en parlait.

— Que je voudrais le voir, avait-il l’habitude de dire.

Les années passèrent et le géant vieillit et s’affaiblit. Il ne pouvait plus prendre part au